Woke_2022




Depuis quelques années, on entend souvent parler du mot "woke", celui-ci est employé très souvent. Le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, est un « woke » aux yeux du premier ministre du Québec François Legault. Il l'a dit à l'Assemblée Législative du Québec. Cela a fait presque un scandale. On emploie le mot "woke" pour toutes les contestations.


Je présente des articles sur le mot "woke". La majorité des articles proviennent du Québec.



Expression anglaise. Signifie littéralement « réveillé ». Dans un contexte de combat en matière de justice sociale, cette expression définit quelqu'un qui est alerte aux injustices qui peuvent avoir lieu autour de lui. On utilise souvent cette expression en opposition à « être endormi », soit ne pas être éduqué sur les enjeux socioéconomiques et sur les questions raciales.(1)


Le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, est un « woke » aux yeux du premier ministre François Legault. (2)


Le terme anglo-américain woke (« éveillé ») désigne le fait d'être conscient des problèmes liés à la justice sociale et à l'égalité raciale. En raison de son adoption croissante au-delà de ses origines afro-américaines, le terme est devenu une expression fourre-tout utilisée pour dénigrer des idées progressistes, souvent centrées sur la défense des droits de groupes minoritaires et portées par des courants universitaires comme la critical race theory (« théorie critique de la race »), qui visent à promouvoir la justice sociale. Ces courants regroupent le mouvement Black Lives Matter et des formes connexes d'antiracisme, les marches pour le climat ainsi que des campagnes sur les questions relatives à la condition féminine (comme le mouvement #MeToo) et aux droits LGBT. L'expression « capitalisme éveillé » (« woke capitalism ») a été inventée pour décrire les entreprises qui ont exprimé leur soutien à ce type de causes. (3)


Le mot « woke » s'est répandu en français à la fin des années 2010. Son emploi aurait été popularisé au Québec par l'essayiste et chroniqueur du journal de Montréal, Mathieu Bock-Côté, qui aurait aussi contribué à faire connaître le mot en France. (4)


Être woke, être éveillé.e, c’est une personne qui est consciente des injustices sociales comme la discrimination raciale. Ça qualifie aussi des personnes qui veulent éveiller les consciences et lutter contre ces injustices. À la base, le terme woke peut être considéré comme un symbole de la lutte antiraciste. (5)


Après avoir été questionné par les journalistes, François Legault a finalement donné sa propre définition du mot. Pour lui, « un woke, c’est quelqu’un qui veut nous faire sentir coupables de défendre la nation québécoise. » (6)


Ridiculisé, diminué, moqué... On peut certainement affirmer que le mot « woke » a été malmené en 2021. Comment faire pour que cette expression qui convoque l'éveil social survive à l'année prochaine? Les deux wokes en puissance que sont Chris Bergeron et Jeanbart viennent à la rescousse en proposant quelques idées novatrices; trouver des synonymes à ce mot mal aimé, créer un festival qui pourrait s'appeler Wokesheaga, faire appel à des influenceurs et influenceuses TikTok, etc. (7)


Le terme, issu des problématiques de justice sociale et raciale aux Etats-Unis, est devenu une expression fourre-tout, utilisée pour dénigrer des idées progressistes. (8)


«Le terme woke désignait le fait de ne pas rester passif ou de ne pas fermer les yeux devant la ségrégation raciale vécue par les communautés noires américaines, souligne le professeur de sociologie politique à l’UQAM Guillaume Dufour. C'était un terme intimement lié à l'espoir qu'en restant conscients, actifs et éveillés, ces dynamiques de ségrégation pouvaient être nommées, dénoncées et renversées.» (9)


Un terme utilisé depuis longtemps  

En 1938, le chanteur Huddie Ledbetter, connu sous le nom de Lead Belly, l’a utilisé pour avertir les Afro-Américains qu’ils devaient «rester éveillés, garder les yeux ouverts» («best stay woke, keep their eyes open») à Scottsboro, réputée dangereuse pour les citoyens noirs. La ville de l’Alabama avait été le théâtre, en 1931, du procès inéquitable de neuf jeunes afro-américains âgés de 12 à 20 ans reconnus coupables et condamnés à mort pour le viol de jeunes femmes blanches.


Le mot a ensuite été défini pour la première fois dans les médias en 1962 par William Melvin Kelley, un romancier à la peau noire qui écrivait sur l’argot afro-américain. Il le définissait alors comme une expression désignant un Afro-Américain «bien informé, conscient et à jour».


La communauté noire aux États-Unis a continué de l’utiliser en référence au racisme pendant des décennies. (10)


Le terme « woke » est utilisé de façon tellement polémique par divers acteurs politiques qu’il a perdu sa valeur analytique. Il est trop chargé de jugements (généralement négatifs) et son sens est imprécis. Je préfère l’éviter. (11)


Avant, le mot woke décrivait des militants «éveillés» aux ravages causés par le racisme et la discrimination. Aujourd’hui, il est devenu une insulte. Un épouvantail. Un synonyme de radical, de fanatique, d’illuminé. Portrait d’un mot qui symbolise les maux de notre époque. Et qui fait l’objet d’une vaste récupération politique. (12)


D’abord, que disent les sources de référence ? Très peu. Même l’excellent dictionnaire québécois Usito demeure muet. Tout au plus, l’Office québécois de la langue française (OQLF) définit le « mouvement Woke » comme un « mouvement qui prône une sensibilisation accrue à la justice sociale ainsi qu’un engagement actif dans la lutte contre la discrimination et les inégalités ». Quiconque connaît l’histoire de nos voisins du Sud sait qu’on y évoque ici le mouvement Woke original, issu des luttes pour les droits civiques aux États-Unis. Sans être mauvaise, la définition terminologique de l’OQLF ne reflète pas le sens apparenté, mais distinct, qu’a pris le mot woke dans l’usage général des francophones du Québec. (13)


Après ça, comme dans tout mouvement, il y a des dérives. On ne peut pas mettre tous les woke dans le même panier. On ne peut pas réduire un mouvement à ses manifestations les plus extrêmes. On ne peut pas dire que les woke, ce sont des brûleurs de livres comme on ne peut pas dire que les gens de droite, ce sont tous des racistes. Les woke, tout comme les gens de droite, ne constituent pas un groupe homogène.


Alors le mot woke, tu devrais cesser de le prononcer en vain. OK, boomer ? (14)


Mais le terme est maintenant utilisé pour parler d’autres discriminations. On qualifie de woke, ceux qui se disent “éveillés” à la lutte contre le racisme bien sûr, mais par extension à la lutte contre le sexisme, le patriarcat, l’homophobie, la grossophobie, la transphobie. Ou à la lutte contre les discriminations sociales ou même à ceux qui militent pour le climat. Le mouvement “metoo”, qui appelle à la dénonciation des harceleurs sexuels est aussi typiquement “woke”. En réalité progressivement toutes les luttes contre les discriminations ont été qualifiées de woke, mais progressivement aussi le mot est devenu péjoratif, synonyme de “dogmatisme”, d'intolérance. Aujourd’hui dans le débat public plus personne ne se revendique du “wokisme”. Le mot est plutôt une insulte employée à l'égard de la gauche radicale. (15)



NOTES


(1) https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1111963/woke le 10 juillet 2018


(2)

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1824471/politique-quebec-woke-premier-ministre-quebec-solidaire?depuisRecherche=true le 15 septembre 2021


(3) https://www.wikiwand.com/fr/Woke France.


(4) https://www.wikiwand.com/fr/Woke France.


(5) https://ici.radio-canada.ca/jeunesse/maj/1825591/etre-woke-gabriel-nadeau-dubois-francois-legault


(6) https://ici.radio-canada.ca/jeunesse/maj/1825591/etre-woke-gabriel-nadeau-dubois-francois-legault


(7)

https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/on-dira-ce-qu-on-voudra/segments/chronique/384172/woke-chris-bergeron-jeanbart Publié le 15 décembre 2021


(8)https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2021/09/23/quatre-questions-pour-cerner-les-debats-autour-du-terme-woke_6095681_4355770.html Publié le 15 décembre 2021. France.


(9) https://www.24heures.ca/2021/09/17/cest-quoi-au-fait-etre-woke-des-origines-du-mot-a-aujourdhui 17 septembre 2021


(10)https://www.24heures.ca/2021/09/17/cest-quoi-au-fait-etre-woke-des-origines-du-mot-a-aujourdhui 17 septembre 2021


(11)

https://www.ledevoir.com/opinion/idees/661371/idees-reflexion-critique-sur-l-usage-du-terme-woke 4 articles gratuits, sinon il faut s'abonner.


(12)

https://www.lesoleil.com/2022/01/15/qui-a-peur-du-grand-mechant-woke-802bf6aeeeb9e44ded81ba466798f6c4 Pour consulter l’article complet, connectez-vous.


(13) https://www.ledevoir.com/opinion/idees/634599/idees-le-sens-quebecois-du-mot-woke

4 articles gratuits, sinon il faut s'abonner.


(14) https://www.journaldemontreal.com/2021/09/17/cest-quoi-etre-woke 17 septembre 2021


(15)

https://rmc.bfmtv.com/emission/quelle-est-la-signification-du-mot-wokeque-l-on-emploi-de-plus-en-plus-sans-toujours-le-comprendre-2051347.html

Monte-Carlo. Monaco.


À l'origine du mot "woke", un mot d'argot propre à l'expérience des Afro-américains.

Excellente description, courte vidéo (4:37) de YouTube, France.

https://www.youtube.com/watch?v=PHr-e1tczP8