Franklin_2022


John Franklin est né le 16 avril 1786 à Spilsby, dans le Lincolnshire, en Angleterre. C'est le neuvième d'une famille nombreuse de douze enfants. Il serait décédé le 11 juin 1847, probablement à bord de l'Erebus, près de l’île du Roi-Guillaume (Nunavut) au Canada.


Adolescence


Tout jeune, John veut faire une carrière maritime, son père s'y oppose. Il veut qu'il devienne pasteur. Mais le jeune Franklin est déterminé et son père finit par lui permettre de s'embarquer sur un navire marchand. La vocation de Franklin en sort renforcée et à l'âge de 14 ans, son père l'autorise à s'engager dans la Marine Royale sur le HMS Polyphemus.


Histoire


Je vais essayer de vous raconter l'histoire de John Franklin.


Il a bourlingué à gauche et à droite comme militaire de carrière, comme cartographe, comme explorateur des régions polaires. Il a eu une vie tumultueuse. L'exploration polaire était très importante pour la Grande-Bretagne à cette époque.


Marin de carrière


Comme de nombreux marins de l’époque, il occupe plusieurs fonctions dans la marine, gravissant les échelons et acquérant de l’expérience. Il sert à bord de navires pendant les guerres napoléoniennes, notamment à la bataille de Copenhague (1801) et à celle de Trafalgar (1805). Il est blessé lors de la guerre de 1812 en Amérique du Nord. Son premier voyage de découverte (1801-1803) vise à cartographier les côtes australiennes, une expérience qui a probablement éveillé son intérêt pour l’exploration. Une fois Napoléon vaincu et la paix établie, Franklin, comme un grand nombre de soldats britanniques, est démobilisé et se retrouve en demi-solde et sans travail.


L’Amirauté britannique emploie un certain nombre de navires et des hommes disponibles pour relancer la recherche d’un passage du Nord-Ouest entre les océans Atlantique et Pacifique, une initiative parrainée par le gouvernement, c'est une route moins coûteuse et plus sécuritaire pour se rendre en Chine y faire le commerce des biens, dont la soie et les épices.


Franklin participe à l’une de ces premières expéditions. En 1818, il est nommé capitaine du HMS Trent, un petit navire baleinier, dans une expédition menée par le capitaine Buchan à bord de la Dorothea. Croyant que le pôle Nord se trouvait en mer libre, l’expédition prévoit naviguer de Spitsbergen ou Svalbard (nord de la Norvège) au détroit de Béring. Toutefois, une banquise infranchissable les force à rebrousser chemin.


Arpentage par voie terrestre du passage du Nord-Ouest


En 1819, l’Amirauté confie à Franklin le commandement d’une expédition terrestre chargée de cartographier la côte nord de l’Amérique du Nord. Cette expédition s’inscrit dans le cadre d’un plan plus vaste pour trouver un passage du Nord-Ouest en déterminant les limites du continent. Les explorations terrestres sont accompagnées de continuels voyages maritimes lancés pour cartographier l’archipel Arctique et trouver un passage maritime.


Bien que Franklin et ses hommes finissent par arpenter la côte à partir de l’embouchure de la rivière Coppermine, l’expédition connaît des épreuves dès le début. On avait demandé à des compagnies de traite des fourrures de fournir des provisions et des guides, mais leur aide était insuffisante. Franklin et ses hommes n’avaient pas les connaissances et l’expérience nécessaires pour survivre sur le territoire. À la fin, les hommes étaient réduits à manger des peaux de caribous, des os, du lichen et du cuir de bottes bouilli avant que George Back et un groupe de Dénés (Inuits) n’arrivent enfin avec de la nourriture. Entre-temps, 11 des 19 hommes avaient succombé à la faim, au froid et à des disputes internes.


Cette désastreuse expédition devient célèbre : à Londres, Franklin est connu comme « l’homme qui mangea ses bottes ». Durant son retour au pays, il épouse Eleanor Anne Porden et leur fille Eleanor Isabella naît. Le mariage est toutefois de courte durée : malade depuis plusieurs années, Eleanor meurt de tuberculose pendant que Franklin est en route pour son deuxième arpentage de l’Arctique.


Un arpentage mieux réussi


L’Amirauté britannique nomme Franklin à la direction d’une deuxième expédition terrestre (1825-1827) chargée d’explorer davantage la côte de l’Arctique. Fort des leçons tirées des erreurs de sa dernière expédition, Franklin prépare un voyage plus autosuffisant. Il effectue les préparatifs longtemps à l’avance et envoie auparavant les fournitures aux postes de la Compagnie de la Baie d’Hudson.


Franklin cartographie près de 2 000 kilomètres de la côte de l’Arctique depuis l’embouchure du fleuve Mackenzie. Sur le chemin de retour en août 1827, pendant qu’il traverse le Haut Canada, Franklin s’arrête dans une petite ville forestière appelée Bytown, qui deviendra plus tard Ottawa, la capitale du Canada. Il y pose une pierre pour l’une des écluses à l’entrée du canal Rideau.


Progression et le dernier voyage de Franklin


En novembre 1828, il épouse Jane Griffin, une amie de sa défunte femme. Le roi George IV le fait "sir" en 1829. Franklin prévoit faire d’autres expéditions dans l’Arctique, mais l’Amirauté l’envoie patrouiller la mer Méditerranée pendant la guerre d’indépendance grecque, de 1830 à 1833. En 1836, Franklin accepte le poste de lieutenant-gouverneur de la terre de Van Diemen (Tasmanie en Australie). Cela se passa de 1836 à 1843.


Peu après son retour à Londres en 1843, Franklin apprend que le gouvernement prévoit relancer la recherche du passage du Nord-Ouest. John Franklin en était ressorti vivant et, étonnamment, n’avait cessé de vouloir retourner en Arctique. Il y avait fait plusieurs périples subséquents et, à l’âge vénérable, à l'époque de 59 ans, avait convaincu la Marine royale britannique de lui confier une dernière expédition majeure pour découvrir le passage du Nord-Ouest. Son épouse, Lady Franklin (Griffin) avait influencé le verdict.


À l’âge de 59 ans, il est nommé commandant de l’expédition pour trouver le fameux passage du Nord-Ouest. Il quitte la Grande-Bretagne le 19 mai 1845.


Sur le papier, l'expédition avait tout pour réussir. L'équipage était jeune, solide et chevronné. La coque des navires était gainée de fer et ils étaient équipés des instruments les plus pointus de l'époque victorienne : moteurs à vapeur, eau chaude. Les navires partirent avec trois ans de provisions, deux orgues de barbarie et une bibliothèque rassemblant près de 2 900 livres. Deux chiens et un singe tenaient compagnie aux marins dans leurs quartiers. Mais, Franklin a oublié de donner des rendez-vous à certains navires durant son expédition.


L'expédition Franklin est bloquée sur les glaces en Arctique pendant deux ans. Plusieurs marins meurent de malnutrition.


Sir John Franklin serait décédé le 11 juin 1847, probablement à bord de l'Erebus, près de l’île du Roi-Guillaume (Nunavut) au Canada. Le capitaine Francis Crozier a pris la relève.


Lorsqu’il est devenu clair que l’équipage était soit mort, soit prisonnier des glaces de l’Arctique, la Couronne britannique et la femme de Franklin ont financé massivement des missions de sauvetage. Entre 1847 et 1859 uniquement, 36 bateaux ont pris la mer dans l’espoir de retrouver l’Erebus et le Terror. Des expéditions qui ont fini par coûter la vie à encore plus de marins et mené à l’abandon d’autres navires.


La dernière expédition de Franklin fut l'un des plus grands désastres de l'histoire des explorations (138 victimes).


Les historiens ne s'entendent pas au sujet des recherches, le nombre varie entre 30 et 40.


Saviez-vous que le HMS Resolute, abandonné tout près de l’île Cornwallis, a plus tard donné son nom au village de Resolute Bay?


Des recherches au XXe et XXIe siècle entreprises par le Canada


Dans les années 1980, une équipe de scientifiques dirigée par Owen Beattie, professeur d'anthropologie à l'université de l'Alberta (Edmonton), commence une série d'études scientifiques sur le contenu des tombes, restes humains organiques, et d'autres preuves matérielles laissées par les membres de l'équipage de Franklin sur l'île Beechey et l'île du Roi-Guillaume. Des chercheurs de l'Université de l'Alberta et de l'organisme public Historic England ont trouvé des preuves de cannibalisme sur 36 os découverts sur l'île du Roi-Guillaume, au Nunavut, qui datent de l'époque de l'expédition Franklin dans l'Arctique.


La recherche de l'expédition Franklin aurait été plus difficile sans l'aide des Inuits.  Le territoire à couvrir était très vaste. Il ne faut pas oublier la tradition orale des Inuits.


En 1998, le gouvernement Harper avait décidé de financer une importante reprise des recherches pour une durée de trois ans, une mission finalement étirée grâce au milliardaire canadien Jim Balsillie, cofondateur de BlackBerry à Waterloo (Ontario), qui avait investi des millions de dollars de sa poche. Sans son aide financière, les épaves des navires de Franklin n'auraient pas été trouvées.


Les moyens technologiques ont évolué au fil des années, ADN, caméras sous-marines, véhicules sous-marins, anthropologie et archéologie. La science a beaucoup progressé.


C’est dans une baie à l’ouest de l’île du Roi-Guillaume, lundi le 7 septembre en 2014, qu’a finalement été retrouvée la première des deux épaves de l’expédition de Franklin, celle de l’Erebus. À bord du brise-glace Sir Wilfrid Laurier, 169 ans après la disparition du navire de l’explorateur et de son équipage, des archéologues marins de Parcs Canada ont pu identifier l’épave, dont une partie recouverte d'algues émergeait de la surface de l’eau. Une semaine plus tard, la découverte a été annoncée par le premier ministre du Canada, Stephen Harper et a fait le tour du monde.


Une épave qui a été découverte dans la baie Terror, au Nunavut, pourrait être celle du HMS Terror, disparu en 1846 lors de l'expédition Franklin dans l'Arctique.


Selon un article publié lundi par le quotidien britannique The Guardian, l'épave du Terror a été découverte en « parfaite condition » le 3 septembre 2016, au large de l'île du Roi-Guillaume.


Parcs Canada, qui est à la tête d'un consortium qui mène des recherches sur les navires de Sir John Franklin depuis 2008, confirme seulement la découverte d'une épave et dit qu'elle « travaille avec ses partenaires pour valider les détails de la découverte ». The Guardian avait raison, c'était le Terror.  Les épaves de l'expédition ont été trouvées près de Gjoa Haven. Les plongeurs subaquatiques de Parcs Canada n'avaient qu'une  période de 6-8 jours à cause de l'eau froide. L'été est très courte dans l'Arctique.


Tous les livres d'histoire affirment que Sir John Franklin a découvert le passage du Nord-Ouest.


Projet conjoint


Le lieu historique national des Épaves-du-HMS Erebus-et-du-HMS Terror est le premier lieu historique national à être co-géré par les Inuits et Parcs Canada.  L'accès public au lieu historique national des Épaves-du-HMS Erebus-et-du-HMS Terror n'est pas encore autorisé.



RÉFÉRENCES


L'expédition Franklin, histoire d'une aventure polaire maudite. France.

https://www.nationalgeographic.fr/histoire/2019/08/lexpedition-franklin-histoire-dune-aventure-polaire-maudite


Expédition Franklin. France.

https://www.wikiwand.com/fr/Exp%C3%A9dition_Franklin


John Franklin. France.

https://www.wikiwand.com/fr/John_Franklin


John Franklin. Traduction. Anglais.

https://www.wikiwand.com/en/John_Franklin


Passage du Nord-Ouest. France.

https://www.wikiwand.com/fr/Passage_du_Nord-Ouest


À la recherche des bateaux de John Franklin.

Mis à jour le 23 août 2012

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/574965/expedition-franklin-parcs


Expédition Franklin : découverte d'artefacts et de restes humains.

Mis à jour le 10 septembre 2012

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/577816/expedition-franklin-restes-artefacts-humains-fonds-marins


Des images d'une épave de l'expédition Franklin.

Le 9 septembre 2014

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/683727/expedition-franklin-decouverte-navire


Les membres de l'expédition Franklin ont eu recours au cannibalisme.

Le 31 juillet 2015

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/732079/expedition-franklin-preuves-cannibalisme


Découverte possible du deuxième navire de l'expédition Franklin.

Le 12 septembre 2016

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/802545/nunavut-decouverte-nsm-terror-expedition-franklin


170 ans après sa disparition, le Terror est officiellement retrouvé.

Le 13 septembre 2016

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/802746/nsm-terror-expedition-franklin-epave-retrouvee-identifiee


Expédition Franklin : les épaves sont loin d’avoir livré tous leurs secrets.

Le 12 mars 2017

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1020044/expedition-franklin-epaves-secrets


L’expédition Franklin racontée par les Inuits.

Le 14 juin 2018

https://ici.radio-canada.ca/espaces-autochtones/1107060/know-history-hms-erebus-terror-louie-kamookak


Expédition Franklin : l’ADN confirme l’identité d’un marin de l’Erebus.

Le 24 août 2021

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1818789/erebus-identification-adn-terror-expedition-franklin


La traversée aux mille périls.

LE 26 JANVIER 2022

https://ici.radio-canada.ca/recit-numerique/3548/expedition-akor-traversee-canada-nord-sud-aventuriers-arctique


Recherche de l’expédition Franklin.

https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/recherche-de-lexpedition-franklin


FRANKLIN, sir JOHN.

http://www.biographi.ca/fr/bio/franklin_john_7F.html


Long-lost Franklin ship found in Arctic, solving 169-year-old mystery. Traduction. Anglais.

https://www.theglobeandmail.com/news/national/lost-ship-from-sir-john-franklins-arctic-expedition-found/article20490498/


Solving the Franklin Mystery. Traduction. Anglais.

https://www.canadashistory.ca/explore/exploration/solving-the-franklin-mystery


Sir John Franklin.

LAROUSSE

https://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/sir_John_Franklin/120238


Lieu historique national des Épaves-du-HMS Erebus-et-du-HMS Terror.

https://www.pc.gc.ca/fr/lhn-nhs/nu/epaveswrecks


Pour en savoir plus sur l'expédition de Franklin, sur l'Erebus et le Terror.

https://www.pc.gc.ca/fr/lhn-nhs/nu/epaveswrecks/culture/archeologie-archeology/explore/subaquatique-underwater


NGCC Labrador. France.

https://www.wikiwand.com/fr/NGCC_Labrador


Qui sont les personnages-clés de l’expédition de Franklin.

https://www.pc.gc.ca/fr/lhn-nhs/nu/epaveswrecks/culture/histoire-history/qui-who


Harper continue de s’enthousiasmer pour l’expédition Franklin.

https://l-express.ca/harper-continue-de-senthousiasmer-pour-lexpedition-franklin/


Le mystère Franklin.

VIVRE ET MOURIR EN ARCTIQUE.

https://www.canadianmysteries.ca/sites/franklin/home/homeIntro_fr.htm